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L’HÔTEL DES QUATRE SECRÉTAIRES





Les secrétaires du Roi, plus souvent dénommés secrétaires du Conseil, des finances et du Conseil privé, qu’il ne faut pas confondre avec les secrétaires du cabinet du Roi — étaient des fonctionnaires d’ordre élevé. Institués au nombre de quatre, par ordonnance de Charles VII du 23 décembre 1154 pour « servir en son Conseil d’État à signer toutes sortes d’arrêts et d’expéditions », et réduits à deux en 1564. Rétablis au nombre de quatre sous Henri III, en 1576, ramenés à deux, puis rétablis de nouveau au chiffre de quatre.

Ils eurent définitivement pour mission de : « Signer tous requêtes, mandements, commissions concernant le fait de direction des finances et servant à l’acquit des trésoriers de l’Épargne particulière, casuelle ordinaire et extraordinaire, etc. ». Après vingt ans d’exercice, ils étaient anoblis « quoique établis par quartier, ils étaient perpétuels, parce qu’à la sortie du quartier, ils étaient envoyés comme intendants dans les provinces ».

Leur rémunération était prélevée sur les revenus du sceau et s’élevait en moyenne à 25,000 livres, sans compter une infinité de droits perçus pour expéditions extraordinaires.

Comme les ministres et tous les services de la Couronne, les Quatre Secrétaires suivaient la Cour dans tous ses déplacements à Versailles et à Fontainebleau. Après avoir essayé plusieurs systèmes de location dans différents quartiers de la ville, ils jugèrent avantageux d’acquérir un immeuble à Fontainebleau, dans lequel ils pourraient tous s’installer avec leurs familles pendant la résidence du Roi. Le 1er août 1669 (acte de Me Choppin, notaire à Paris), MM. Louis Béchameil, Louis Devryers, Jean-Antoine Ranchin et Claude Coquille, tous quatre secrétaires du Roi, achetèrent du sieur François Rozée, de Paris, un hôtel rue des Sablons, pour l’affecter à leur service.

Naguère encore on pouvait voir, même après les transformations qu’a subies la maison, les restes des quatre cuisines, etc.

Cette propriété, d’une vaste étendue (un hectare vingt centiares), tenait : par devant, la rue des Sablons ; par derrière, la rue Saint-Merry ; d’un côté, sur toute la