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IX ÉPILOGUE

… Voici près de trois ans que ce second volume des Œuvres complètes d’Hector Le Prieux, — pour continuer l’innocente et technique plaisanterie du vieux tâcheron littéraire, — a été publié sous la forme des bans de mariage de Mademoiselle Reine-Marie-Thérèse Le Prieux avec Monsieur Charles-Photius Huguenin, et voici presque deux ans que la naissance d’une petite-fille, baptisée sous l’invocation de sainte Mathilde, est venue convier la mère de Reine à se réconcilier avec ce joli ménage d’amoureux, installé là-bas au bord de la mer couleur de saphir, sous le ciel clair du Midi, parmi les oliviers et les pins d’Alep, entre la pauvre Fanny Perrin, promue au rang de gouvernante, et les parents Huguenin, dans le mas héréditaire, que défend du mistral un rideau noir d’antiques cyprès où frissonnent des roses. Mais il faut croire, — et c’est l’excuse de « la belle Mme Le Prieux », — que cette inintelligence de la sensibilité d’autrui, dont son mari et sa fille ont tant souffert, constitue réellement, dans certaines natures, une infirmité rebelle à toute expérience. Il faut croire aussi, — et c’est la condamnation de ce brillant et factice mil