Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nouveau geste de Laurence. « J’ai su comment vous gagnez votre vie. On m’a montré vos petits chefs-d’œuvre. J’ai su aussi que votre famille n’a rien à envier à la nôtre comme ancienneté. Maman est très fière de notre grand aïeul. Moi, de même. Mais du moment qu’il y avait un d’Albani officier sous l’ancien régime, nous nous valons, n’est-ce pas ? je ne veux plus rester à Toulon. Puisque j’ai lâché la mer, pour toujours, je veux revenir à la terre, pour toujours. Notre plus grande propriété n’est pas ici, elle est à Collobrières, dans les Maures. Nous avons là une espèce de château, une gentilhommière, délabrée maintenant. En deux mois de travail on la rendra très habitable. Pas pour une de ces mijaurées de Toulon, bien sûr, dont ma mère rêve, et qui ne rêvent, elles, que dîners en ville, bals, toilettes, voyages à Paris. Alors, j’ai pensé : « Si Mlle Albani acceptait d’être ma femme, quelle jolie châtelaine j’aurais là, dans