Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/180

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sans être entendue ? D’autant plus que pour aller dans la cuisine, où se trouvaient les provisions, elle devait passer devant la porte de la chambre de sa sœur. Quand elle eut, en effet, avec d’infinies précautions, calmé les jappements du chien, gravi les marches de l’escalier, poussé la porte qu’elle avait eu le soin, en quittant, de laisser entrebâillée, elle entendit la voix de Marie-Louise qui lui criait de son lit :

– « C’est toi, Laurence ? Qu’y a-t-il ? Tu n’es pas fatiguée ? »

– « Non, » dit Laurence. « J’ai eu un peu faim. Voilà tout. Je vais à la cuisine me chercher du pain. »

L’autre, par bonheur, ne se releva pas, et comme aucune autre voix n’interpellait, Laurence put croire qu’elle avait échappé à toute observation, quand elle se retrouva derechef au bas de l’escalier de pierre. Elle avait mis dans son panier du pain, un reste de viande, du fromage, une bouteille de