Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la faute d’autrui là où elle est, et déshabillons le monsieur. »

Il avait empoigné une courte scie à main, Marius l’imita, et les voici attaquant, les unes après les autres, d’abord les moindres branches, puis les plus fortes, sans se parler, jusqu’à un moment où un bruit de sonnailles, d’eux bien connu, leur fit relever la tête.

– « C’est la charrette et c’est le déjeuner, » dit Antoine Albani.

– « Dix heures et demie, » souligna Marius, après avoir consulté la montre de cycliste qu’il portait à son bras, engainée dans une lanière de cuir. « Et on a déjà faim ! »

D’un bond il monta sur le tronc de l’arbre abattu, et gaiement : – « Je vois Pied-Blanc et le charreton, avec Laurence et la Marie-Louise dessus. La Princesse conduit. C’est étonnant qu’elle ait daigné… »

Une carriole débouchait, en effet, sur la route qui contournait le pied de la colline,