Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/248

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reprit-il « et je suis prêt, moi, à croire de même à votre parole, à vous. Pouvez-vous me dire simplement : « Je vous donne ma parole d’honnête fille que Pascal Couture ne m’a jamais fait la cour… ? »

Un afflux de sang empourpra de nouveau le visage de la jeune fille, qui redressa la tête d’un geste de fierté. Une flamme passa dans ses yeux, et elle répondit :

– « De quel droit, monsieur Libertat, me posez-vous une question pareille ? »

Le jaloux venait de toucher dans ce cœur une place blessable. Il le sentit, et il insista, en proie, tout ensemble, au remords de sa brutalité et à l’irrésistible besoin d’en savoir plus. Sa mère ne s’était donc pas trompée, en lui rapportant les, mauvais propos de gens du pays ? Aucune puissance au monde ne l’aurait arrêté, à présent.

– « De quel droit ? » dit-il âprement. « Du droit que me donne la démarche que