Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/317

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– « Avec M. Couture. »

C’était la minute même où Pascal sortait du petit bois d’oliviers. Comme il apercevait Libertat, Libertat l’aperçut.

– « Hé bien ! » dit-il en ramassant son cheval d’un si brusque mouvement que celui-ci se cabra tout à fait, « vous l’épouserez peut-être, mais vous épouserez quelqu’un que j’aurai cravaché. »

L’inqualifiable menace qu’il proférait ainsi s’accompagnait d’une expression sinistre de ses traits, décomposés par la secousse de la colère. L’amour contrarié au délire, quand il est uniquement fait de désir. Le jeune homme riche, très vaniteux au fond de sa noble et historique origine, n’avait jamais eu pour la fille d’Antoine Albani qu’un sentiment de cet ordre. La résistance de la jolie enfant avait surexcité cette fantaisie chez lui jusqu’à la passion, mais une passion toute physique. La vérité du motif qui l’avait poussé à