Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/44

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ses bougainvilliers et ses banks. Toutes les fleurs de l’arrière-saison du Midi étaient-là, enchantant de leur féerie ce paradis de palmiers et de citronniers, de cèdres et de chênes verts, de yuccas et d’agaves. Les violettes, les narcisses, les safrans, les jasmins, les cyclamens mariaient dans l’air tiède leurs arômes légers ou puissants. De larges feuilles de nénuphars s’étalaient sur une pièce d’eau. Ici, une pergola revêtue de frémissants feuillages, plus loin des acacias de toute essence groupés en massifs, là des gazons ponctués d’anémones blanches, mauves et rouges, variaient l’aspect des allées, – et, au-dessus de la porte de la villa, deux panneaux rapportés d’Italie, en terre cuite émaillée de bleu, évoquaient : l’un, la Madone, les paupières baissées, les bras croisés sur sa poitrine, l’autre, l’Ange annonciateur, tenant aux doigts une branche de lis.

Cette poésie des fleurs et du tendre symbole