Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/49

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opérations de ce délicat travail, aujourd’hui posant sur l’objet à décorer – un coffret, d’ordinaire – une solution de sel et de vinaigre pour le préserver de la piqûre des vers, demain un apprêt de blanc de Meudon pulvérisé au tamis fin ; une autre fois, elle découpait, dans de vieilles gravures, les figures destinées à être collées sur le bois, puis vernies et lustrées avec un léger tampon de mousseline jusqu’à obtenir le brillant de l’émail. Voyant la souple Provençale s’intéresser à cette minutieuse mais facile besogne, lady Agnès lui avait offert de lui en apprendre les secrets. Intimes et jolies visions d’un premier contact avec une existence plus fine, plus conforme aux secrets instincts que portait en elle, à son insu, l’héritière des humbles jardiniers de l’Almanarre. Mais n’était-elle pas aussi l’arrière – petite-fille des demi-nobles de l’autre siècle ? … Et voici qu’à ces évocations de grâce et de charme, de sinistres souvenirs