Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/53

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est, mon homme, » avait interrompu la mère. « Refuserais-tu, Laurence, d’aller chez quelqu’un où tu tirerais deux cents francs par mois, logée, nourrie, blanchie, habillée ? … »

– « Pas en condition, bien sûr, » avait rectifié gentiment le père. « Une Albani, ça, jamais ! … Comme une demoiselle de compagnie qui mangerait à table avec sa patronne. »

– « Enfin, » avait conclu la mère, avide d’aboutir, cette dame anglaise te voudrait avec elle pour voyager. Depuis qu’elle a perdu sa fille, elle ne se connaît plus. Tu la lui rappelles. Elle est veuve. Elle n’a plus d’enfants… »

Et, dans les prunelles trop noires de la Méridionale, devenues dures, un éclair, avait passé qui signifiait : « Si tu en héritais, pourtant ? »

Que d’impressions contradictoires ces quelques répliques avaient infligées à la