Page:Bourget - Les Aveux, 1882.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

48 LIVRE PREMIER En te faisant la cour, j’étais, ma fleur tremblante, Semblable au rossignol posé sur un buisson : S’il veut sommeiller, l’arbre épineux l’ensanglante, Il remonte à la cime et reprend sa chanson. S Je suis ce rossignol, ou bien encore une âme Qui fait son Purgatoire en attendant son jour. Quand donc échapper ai- je à la cruelle flamme Pour entrer avec toi dans le ciel de l’amour ? Que mon astre est fatal ! mon sort contre nature !^ Je n’ai pas un parent ici, pas un chrétien, Pour prendre au moins pitié des peines que j’endure. Je n’ai pas un ami qui me veuille du bien.

Personne n’a souffert comme moi, mon amie, Et cela par amour pour vous. J’ai tant prié ! J’ai tant souffert ! A deux genoux je vous supplie De prendre, au nom de Dieu, votre clerc en pitié.