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Page:Bourget - Mensonges, 1887.djvu/44

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sur le duvet de son lit, l’autre sur l’unique canapé, le dernier sur le marbre de la cheminée. « Ils sont là tous trois, et l’on gratte. » Elle avait ouvert, et Cendrillon était entrée, dressant son museau, arquant son dos, frottant sa tête contre son ancienne maîtresse, enfin mille amitiés qui avaient ravi la bonne dame. Puis, le lendemain matin, plus de Cendrillon. Cette visite, rendue plus mystérieuse par l’aveu que Passart avait dû faire de sa négligence à surveiller la précieuse chatte, avait été, la veille, un objet d’interminables raisonnements de madame Offarel à Émilie, et le fait de n’en avoir pas encore parlé de la soirée, révélait toute l’importance attachée par la mère de Rosalie à l’entrée de René dans le beau monde, comme elle disait encore :

— « Ah ! Cendrillon ! … » reprit-elle, avec un mélange de son aigreur actuelle et de l’enthousiasme que lui inspirait le souvenir de la gracieuse bête. « Mais monsieur René se la rappelle-t-il seulement ? » Et, sur un signe du jeune homme qu’il n’avait pas oublié cette intéressante personne : « Hé bien ! elle est revenue, ce matin, avec son petit, qu’elle tenait dans sa gueule et qu’elle a mis à mes pieds pour me l’offrir… Oui, elle me regardait… Elle était venue, l’autre jour, afin de voir si je voulais bien encore d’elle,