Page:Bourget - Pauvre petite !, 1887.djvu/30

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Ma petite Louise, pourquoi ne pas avouer que c’est cela qui a manqué à toute ta vie ? Voilà ta seule excuse si on veut bien t’en laisser une. Tu as eu beau être admirée, tu as eu beau être artiste, rien, vois-tu, n’atteint, comme poésie, le premier sourire de son fils !

J’ai dit qu’elle était artiste. Oui, elle l’était réellement ; sa voix chaude et caressante remuait jusqu’aux plus intimes fibres du cœur ; et quoique son mari n’aimât pas beaucoup la musique, elle avait souvent des réunions, soit nombreuses, soit intimes,