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Page:Bourget - Poésies 1876-1882, Lemerre.djvu/157

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SOIRS D'ÉTÉ

II

La brise du soir en silence effleure
Les feuillages blancs des hauts peupliers,
Et mes souvenirs viennent par milliers,
Encore attendris par le jour et l'heure.

Sur le ciel si pur, délicatement,
Le coteau planté d'arbres se dessine ;
Tout n'est que clarté vaporeuse et fine,
Et que solitude et qu'apaisement.

Et cette influence heureuse et calmante
Endort dans mon cœur tout chagrin d'amour,
Car tu me souris dans ce demi-jour,
Comme aux temps anciens, de ta bouche aimante.