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Page:Bourget - Poésies 1876-1882, Lemerre.djvu/164

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SOIRS D'ÉTÉ

VI

J'avais cueilli la fleur que vous aimez le mieux,
Et je la respirais devant les vastes cieux,
Sur la colline, à l'heure où le beau soir commence.
J'avais cueilli la fleur, et, dans le grand silence,
Son délicat parfum était comme une voix
Qui me rappelait tant de choses d'autrefois,
Ces choses dont le charme envolé me tourmente,
Que je baisai la fleur comme une bouche aimante.