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Page:Bourget - Poésies 1876-1882, Lemerre.djvu/167

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SOIRS D'ÉTÉ. 157


SOIRS D'ÉTÉ

VIII

Près d’un étang presque sans eau Que colore un ciel d’améthyste, Aux soirs d'été, chante un oiseau, Un seul oiseau, discret et triste.

Ce que cet oiseau chante là, C’est la fuite de la journée Qui s’en va comme s’en ira Le mois d’abord, et puis l’année,

Et la jeunesse avec sa fleur, Pâle jeunesse consumée Dans l'attente et dans la langueur, Loin des yeux de la trop aimée.