Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/135

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résolue, mais bien résolue, à vous opposer à ce mariage, il devra vous donner, enfin, ses raisons pour y tant tenir, et s’il vous répète qu’il laisse Béatrice absolument libre, il est pris. Vous la faites descendre, séance tenante. Vous le forcez à redire devant elle ce qu’il a dit. Je suis là, comme témoin. Je ne lui permettrai pas de nier, et alors elle comprendra que cette conversation d’hier au soir n’était qu’une comédie… » — « Mais s’il ne veut pas laisser Béatrice libre ?… » demanda la mère… — « Alors, je vous répète qu’il devra dire ses raisons, » fit San Giobbe. — « Mais s’il ne veut pas les dire ?… » insista-t-elle. — « Il n en a pas le droit. Je ne le lui permettrai pas non plus ! » s’écria-t-il, oubliant, dans l’ardeur de son sentiment paternel, ce qu’il avait éprouvé, la veille encore, son impuissance à tenir tête au père légal, et le déconcertement que celui-ci avait l’art de lui infliger - maintenant ! — « Calmez-vous, » interrompit son amie, inquiète de cette violence si funeste avec la lésion