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culer par le temps, je cherchais un asile de « copie » ? Toujours est-il que le souvenir de cette lointaine conversation me fit prendre le guide et regarder la carte. J’étais à Nice, où j’avais cru fuir Paris, et je l’avais retrouvé, sur la promenade des Anglais et autour de la place Masséna, plus affolé et plus affolant que sur les bords de la Seine. Je constatai que la petite ville vantée par Maupassant s’abritait dans l’anse d’un long promontoire, celui de Porto-Fino, — c’était une garantie contre le mistral ; — que la marge de terre détachée le long de la muraille escarpée de l’Apennin se faisait à cet endroit un peu plus large, — c’était une chance de belles promenades. Un astérisque accompagnait de sa recommandation discrète le nom de l’hôtel désigné dans le guide comme dirigé par la signora Balbi, — c’était une probabilité d’un gîte passable. Ces trois raisons réunies, jointes à la nécessité du travail, suffirent pour que, dès le lendemain, je prisse place dans un des wagons du train qui, par Vintimille et Savone, gagne Gènes. Cette voie ferrée contourne tout le golfe à qui la vieille cité ligure donne son nom, à travers l’un des plus pittoresques paysages de