Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/165

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d’intime allégresse où il y avait de la détente nerveuse et de l’espérance. Mentalement je dis merci au souvenir de Maupassant, et je pensai : — « Oui, comme je serai bien là pour travailler, si l’hôtel a seulement ses fenêtres sur cet admirable cap…"

Il faisait mieux que de donner sur cette noble ligne de promontoire, cet hôtel que je redoutais un peu, sachant le génie des architectes modernes à gâter les plus beaux sites. Il était situé dans un palais jadis construit par quelque patricien de Gênes. Un blason de marbre se voyait encore, appliqué sur les balustres du balcon du premier étage. Il dominait de ses quartiers héraldiques et de son bonnet dogal cette enseigne d’une simplicité rassurante : « Albergo Balbi, già del Leone d’oro. » Un long jardin planté d orangers et fleuri d’œillets s’étendait par devant, clos de murs, et je n’eus pas plus tôt causé dans le bureau avec l’actuelle propriétaire de l’ancienne auberge du Lion d’or, que mon appréhension première acheva de se changer en la plus complète certitude d’