Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/208

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très sévère. Percy est si simple d’âme, si peu défiant. Il le croit toujours. Pour combien de temps ? Tout est devenu plus malaisé quand ces braves gens sont morts. Je m’en suis tirée pourtant. L’enfant avait ses études à finir. Je Tai mis en Angleterre, toujours avec l’idée de son père, pour trois ans, et puis deux ans en Allemagne. A présent, je pense à le faire voyager en Italie. Je l’enverrai en Amérique, pour un an ou deux encore. Mais après ? Que vais-je en faire ? Où le diriger ? Vers quelle carrière qui me permette de l’empêcher de jamais venir à Paris, et de lui cacher ma vie tant que Dieu permettra ?… C’était pour causer avec lui de son avenir, pour le sonder, et aussi pour jouir de ses derniers moments d’adolescence, pour respirer dans mon oasis, que je l’ai fait venir ici. On me croit à Monte-Carlo, d’où ma femme de chambre me renvoie mes lettres… Et c’est au moment où je prenais du courage pour les difficultés à venir qu’une autre a surgi, à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’affole… Percy a rencontré une jeune fille, anglaise comme lui, la fille d’un major général qui est à l’hôtel avec nous, et il est en train d’en devenir amoureux… » — « Je