Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/66

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gorgées de kümmel, lui, un havane du plus délicieux arome ; elle, des cigarettes russes à long bout : — « Enfin, oui ou non, le prince donne-t-il une promesse ferme ? » demandait Camille. — « Si tu le connaissais, » répondait Longuillon, « tu ne me poserais pas cette question. C’est un homme d’autrefois, comme dit l’autre, et toutes ses promesses sont fermes… J’aurais voulu que tu fusses là, cachée dans un coin, pour l’entendre qui grondait, en se promenant de long en large dans sa chambre, sous le portrait du comte de Chambord et de Mme la duchesse d’Angoulême, la Reine, comme il l’appelle toujours ! Et il répétait : « Un La Tour-Enguerrand parrain d’un Nortier !… Mais enfin, pourquoi ce traitant » - c’est l’homme d’autrefois ! — « tient-il à être du Jockey ? « M’expliqueras-tu cela, monsieur mon neveu, toi qui es un moderne, un nouveau jeu, un dans le train, cette peine que les bourgeois se donnent, aussitôt qu’ils ont quelque monnaie, pour frayer avec des gens qui les méprisent, au lieu de s’amuser entre eux ?… » Il vous a un air ancien régime et vieille France pour