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IV SCÈNES DE FAMILLE

Cinq grandes heures s’étaient écoulées entre le moment où l’homme d’affaires avait pris congé de la petite Favier, à la porte de la Comédie française, en lui baisant la main cérémonieusement, comme il sied au beau-père possible d’une princesse de La Tour-Enguerrand, et le moment où, revenu de Paris, à son habitude, par le train du soir, il descendait de voiture devant le perron de son château de Malenoue. Durant ce long intervalle, cette flamme de ses yeux qui avait tant étonné l’actrice ne s’était ni éteinte ni amortie. Il avait vaqué à ses besognes, passé à son bureau, à la Bourse, donné des ordres, fait deux visites, examiné chez un marchand de chevaux des norfolks nouvellement débarqués