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Page:Bourget - Une nuit de Noël sous la Terreur, 1907.djvu/76

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SOUS LA TERREUR

femme ces gémissements, c’était, lui aussi, un premier-né. Nous aussi, ses parents, nous étions errants, sans place où nous reposer, obligés de nous contenter d’un asile de hasard. Je regardai de plus près la toile. Le peintre avait voulu qu’en levant les yeux, Joseph et Marie puissent reconnaître au-dessus du berceau de leur fils l’instrument de son futur supplice. La singulière idée qu’il avait eue de dessiner ainsi une croix sur le mur par l’ombre portée des barreaux n’aurait peut-être intéressé dans d’autres circonstances que ma curiosité. Remué comme j’étais dans les fibres les plus secrètes de ma personne, l’enseignement de