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UNE NUIT DE NOËL

m’enveloppant, en me perçant toujours de ses formidables prunelles. Leur éclat bleu faisait penser à la dureté coupante de l’acier. Quand j’eus fini, il me demanda, non moins brusquement :

— Tu es arrivé à Morteau ce soir ? Et où as-tu couché hier ?

— Près de Besançon, répondis-je. Je ne sais pas le nom de l’endroit.

J’étais arrivé par la direction opposée.

— Et avant ?

— À Besançon.

— À quelle auberge ?

En me posant ces questions, sa main s’était avancée vers la table. Je compris que ses soupçons étaient