Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/107

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meur qu’il me fut poſſible. — Aſſeyez-vous, Émilie, me dit Mylady avec douceur ; voilà votre ouvrage, on m’a aſſuré que vous aimiez l’occupation ; je pris l’ouvrage & ne quittai pas les yeux de deſſus. Un laquais apporta une Lettre à Spittle ; ſa lecture le fit changer de couleur. — Dites que j’y vais ; puis s’adreſſant à ma Mère : — Vous permettez, Mylady, que je m’abſente pour quelques minutes, c’eſt une affaire preſſée. — Vous êtes abſolument le maître, répondit ma Mère. — Il ſortit ; elle prit un livre, & nous ne dîmes pas un mot. Au bout de deux heures elle parut inquiète de ne pas voir revenir Spittle. — Allons faire un tour de jardin. Je la ſuivis. À peine avions-nous fait cinquante pas, que nous vîmes le Jardinier accourir vers nous avec des démonſtrations de douleur, & quand nous pûmes l’entendre, il s’écria : Mon Maître eſt mort ; courez vîte à ſon ſecours. Quelques valets qui ſe promenoient accoururent aux cris du Jardinier, qui nous mena fort avant dans le Parc. Nous trouvâmes Spittle baigné dans ſon ſang, qui ſortoit à gros bouillon d’une large bleſſure qu’il avoit au ſein. Il tenoit dans une de ſes mains une épée qu’on eut