Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/110

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mettez-moi de me venger, ſi je meurs. — J’en fais le ferment, dit ma Mère. — Eh bien ! c’eſt l’indigne Clarck…… Il n’en put dire davantage. En moins de trois minutes il rendit ſa vilaine ame. Ce ſpectacle hideux me remplit d’épouvante ; ma Mère m’accabla d’injures en préſence de tous les Domeſtiques. — Tu as entendu mon ſerment ; je le répète ſur le cadavre de l’infortuné à qui tu as donné la mort. Fuis, miſérable, de ma préſence : conduiſez-la à ſa chambre, dit-elle à Staal, & rendez-la auſſi malheureuſe qu’elle le mérite.

Dès que je fus ſeule, je repaſſai dans mon eſprit les choſes inouies qui venoient d’arriver. Je ne pouvois concevoir par quel haſard Mylord Clarck ſe trouvoit mêlé dans cette fatale aventure. On ne me donna aucunes nouvelles avant le lendemain. À ſept heures du matin, Staal vint me dire de me préparer : ma toilette ne fut pas longue. La même voiture qui nous avoit amenées, nous attendoit dans la cour : nous y montâmes, Mylady, Staal & moi. Vers le midi nous arrivâmes dans une Ville. On arrêta à une maiſon de peu d’apparence : un des Gens de Mylady étoit parti à cheval, ſans doute avant