miné ſon voyage dans une de ſes Terres nommée Joint-Stool ; que Mylady Ridge, & Émilie ſa Fille cadette, y étoient depuis pluſieurs jours ; & qu’un de ſes Valets avec qui il avoit fait amitié, lui avoit dit que ſon Maître alloit épouſer la Fille de Mylady. Je me mis ſur le champ en route, & je volai à Joint-Stool, je trouvai Frédéric dans l’endroit qu’il m’avoit indiqué. — Vous arrivez à temps, me dit-il, on croit que la cérémonie ſe fera demain. — Et ne ſais-tu aucun moyen pour que je puiſſe voir tête à tête le miſérable Spittle. — Si vous allez au Château tout ſera découvert : mais…… Attendez, Mylord. Il me vient une idée… Oui, je m’imagine… — Dis-la donc, bourreau, cette idée. Ne vois-tu pas la peine où je ſuis ? — Vous déſirez parler à Monſieur Spittle. — Oui, pour lui arracher la vie, ou lui laiſſer la mienne. — Cela s’entend… Hé bien ! En voici le moyen ; je vais lui écrire comme ſi c’étoit un de ſes Parens du Pays de Galles. Son Valet m’a mis au fait de ſa Famille ; il exiſte un Anthony Spittle, Fils de ſon propre Frère. Il languit dans la miſère : mon écriture ſervira à le mieux tromper ; elle annoncera une éducation très-
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