Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/116

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& nous commençâmes un combat aſſez violent. Je fus d’abord bleſſé, mais légèrement. La vue de mon ſang m’anima ; je fus aſſez heureux pour lui porter un coup qui le perça de part en part. Dès que je le vis tomber, je me hâtai d’aller rejoindre Frédéric, & nous regagnâmes notre Auberge. J’envoyai à la nuit ſavoir comment les choſes s’étoient paſſées : tout dans le Château paroiſſoit dans une grande rumeur. Inquiet ſur le ſort d’Émilie, je paſſai la nuit en face de la porte de la cour. Frédéric étoit à quelques pas avec deux chevaux prêts à être montés en cas d’événement. Vers les cinq heures du matin, je vis ſortir un Valet à cheval : je montai vîte un des miens, & je galopai après lui. J’eus peine à l’attraper, il alloit grand train ; avec de l’argent on échoue rarement dans ſes projets. À l’appât de quelques pièces d’or, j’appris de ce Garçon que Spittle étoit expiré en me nommant l’auteur de ſa mort ; que Mylady Ridge avoit juré de le venger ; qu’Émilie avoit été très-maltraitée, & qu’il alloit par les ordres de Mylady, s’informer dans la ville prochaine s’il s’y trouvoit une Penſion de jeunes Demoiſelles : qu’enſuite il reviendroit à l’entrée de la Ville attendre