Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/128

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avec intérêt. Il parut de ſon côté fort épris de ma Fille ; Mylord Green s’en apperçut, il me fit part de ſa découverte, en me montrant un profond mépris pour le Chevalier. Je fus forcée de convenir qu’il n’avoit pas tort, vu la mauvaiſe conduite de Roſe-Tree, & ſon dérangement. En conſéquence je le reçus froidement quand il vint chez moi ; mais comme il étoit fort lié avec le Mari d’une de mes Amies chez qui nous allions ſouvent, Éliſabeth le voyoit dans cette maiſon, & bientôt je m’apperçus que ce qui n’étoit qu’un ſimple goût en commençant, devenoit un attachement ſérieux. Je crus bien faire d’oppoſer mon autorité ; & je fis très-mal. Ma Fille au lieu de m’accorder ſa confiance, ſe cacha de moi avec ſoin. Nous eûmes lieu de ſoupçonner, ſon Père & moi, qu’elle entretenoit un commerce de Lettres avec le Chevalier : mais la manière dont elle ſe juſtifia, nous rendit la tranquillité pendant quelques mois. Dans cet intervalle, Sir Edward Croſsbow demanda ma Fille en mariage : il jouiſſoit d’une fortune honnête & d’une bonne réputation : Nous approuvâmes ſa recherche ; le