Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/130

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vous à oppoſer à ſon mérite ? — Rien, repliqua Éliſabeth, ma ſeule antipathie, voilà mon excuſe. — Et vous croyez me la faire agréer ? — Hélas ! je ne l’eſpère pas. — Quelle eſt donc votre intention. — Vous obéir ou mourir.

„ L’arrivée d’une viſite interrompit cette converſation. Mylord lui dit pourtant encore en ſortant : — Éliſabeth, ſongez ſérieuſement à me ſatisfaire. Elle baiſa reſpectueuſement la main de ſon Père, & ſe retira. Je la ſuivis. À peine fut-elle hors de la chambre que ſes larmes coulèrent avec abondance : je l’aimois tendrement ; je me ſentis vivement affectée de ſa peine, & la prenant dans mes bras, je la conjurai de ne pas nous rendre tous malheureux par ſon obſtination. — C’eſt moi ſeule qui ſerai à plaindre, me répondit-elle, en ſanglotant. Ah ! Maman, quel ſacrifice me force-t-on à faire ! Bon, me dis-je en moi-même, la voilà à moitié décidée. Je la conduiſis à mon appartement. Toute cette journée & celle qui la ſuivit, elle fut de la plus grande triſteſſe. De moment en moment elle pleuroit. Vainement j’eſſayois de la conſoler. — Laiſſez-les couler, Ma-