Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/136

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dot que nous avions donnée à Éliſabeth, formoient encore des revenus ſuffiſans pour vivre avec aiſance. Nous logions tous dans le même hôtel : leur appartement étoit magnifique. On avoit tranſporté les meubles de la maiſon de Roſe-Tree, au nombre deſquels étoit une grande quantité de tableaux de prix. La Tableaumanie étoit une de ſes folies.

„ Ma Fille devint groſſe : cette nouvelle cauſa une grande joie à mon mari. Cependant je m’apperçus qu’Éliſabeth devenoit triſte. Je crus d’abord que c’étoit l’effet de ſa groſſeſſe, & je cherchois tous les moyens poſſibles pour la diſſiper. Pluſieurs fois je la ſurpris dérobant des pleurs prêts à couler. Le Chevalier étoit moins aſſidu. — Elle n’eſt point heureuſe, me dis-je, & ſelon les apparences c’eſt à ſon Époux qu’il faut s’en prendre. Je fus plus attentive dans mes obſervations ; mais par les ſoins de ma Fille, je ne pus rien découvrir ; j’uſai d’un moyen qui me répugnoit ; mais comme il étoit le ſeul dont j’attendois du ſuccès, il fut employé, Éliſabeth avoit à ſon ſervice une Fille que je lui avois donnée : elle étoit Nièce de