Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/187

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été queſtion que d’une intrigue ſans conſéquence, j’aurois évité de vous en inſtruire ; mais les choſes ſont pouſſées à un point que l’honneur me preſcrit de rompre le ſilence. Je vous ai fait connoître le danger ; il faut vous indiquer des remèdes. Votre Fils loge dans la rue de *** ; il n’a avec lui qu’un Valet-de-Chambre nommé Liquorice, un Laquais nommé Granade, & la Mère de ſon Valet, qu’il fait paſſer pour Mylady Stanhope. Le mariage eſt remis à quinzaine. Vous avez donc le temps d’envoyer un ordre à Edward de vous rejoindre au plutôt. Je doute qu’il héſite à obéir, mais dans ce cas, il faudra uſer de violence. Un jour viendra où il en ſera reconnoiſſant. Quels regrets n’auroit-il pas, & vous, Mylord ?…… Je frémis des ſuites qu’entraîneroit cette imprudente démarche : une fois l’ivreſſe de l’Amour diſſipée, de quels remords il ſeroit pourſuivi. Fui des honnêtes gens, abandonné des ſiens, il traîneroit dans la honte & l’infamie ſa malheureuſe exiſtence. Sa Femme elle-même, dont le cœur eſt abſolument corrompu, ſeroit ſans ceſſe un nouveau ſujet de douleur pour ſon époux infortuné… ; mais je m’abandonne trop à mon zèle. J’ai