Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/198

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fit deſcendre au Parloir avec elle. — Miſs Ridge, lui dit-elle, Mylord, m’a remis votre Lettre avant de l’ouvrir, & c’eſt moi qui vous ai fait prier de vous donner la peine de venir. Je vais donc vous répondre pour elle ; ſon caractère m’étant parfaitement connu, je vous préviens qu’elle ne répondra point à votre amour. — Mais, Miſtreſs, je ne vois pas comment vous pouvez avoir cette certitude. — Vous m’excuſerez, Mylord, repris-je, à l’inſtant, je l’ai donnée à Miſtreſs, & je confirme abſolument ce qu’elle vient de dire : ainſi trouvez bon que cet entretien ſoit le dernier que nous ayons déſormais enſemble. — Vous avez, aimable Miſs, une façon de vous expliquer qui ne laiſſe aucun doute ſur vos ſentimens : cependant j’oſe eſpérer que vous me permettrez de faire tous les efforts poſſibles pour vaincre une indifférence ſi obſtinée. — J’ai déjà eu l’honneur de vous dire, Mylord, que je renonce au plaiſir de vous voir.

Miſtreſs Bertaw s’étant levée, nous l’avons invité par une révérence à quitter la place ; deux ou trois billets lui ont été renvoyés ſans les lire. Il exiſtoit une forte brouillerie entre lui & Miſs Betſy Goodneſs ; je remar-