Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à ſes ſoins, je me ſuis parfaitement bien tirée. Le chagrin, comme vous devez le penſer, l’a cauſée ; mais il m’eſt bien doux de trouver dans ma Maîtreſſe l’attachement d’une Mère tendre & compatiſſante. Félicitez-moi, ma chère Anna, de ce bonheur inattendu : ne croyez pas qu’on me traite ici en Domeſtique, je n’ai rien de commun avec ceux de cette maiſon. Ma chambre touche à l’appartement de Mylady, & je ne quitte l’une que pour aller dans l’autre. Tout le temps que j’ai été malade, Lady a eu la bonté de paſſer quatre ou ſix heures par jour au chevet de mon lit. Elle a même voulu que par repréſailles, ſon Fils me fit la lecture de Livres agréables & inſtructifs. Mylord s’eſt prêté de la meilleure grâce poſſible aux volontés de ſa reſpectable Mère. Comment puis-je donner à l’une & à l’autre des preuves de ma reconnoiſſance ? Cette Femme charmante étoit pourtant anciennement l’Amie de ma Mère ! Quelle différence de caractère ! Mais il n’appartient pas à tout le monde d’être parfait. Enfin, mon Amie, je me trouverois heureuſe ſans le ſouvenir des deux Perſonnes qui poſſèdent les ſentimens dont mon cœur eſt ſuſceptible. Vous êtes la pre-