Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/240

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velles de Mylord Clarck. Quelques Perſonnes à qui j’en ai parlé, ignorent ce qu’il eſt devenu. J’ai écrit à Miſtreſs Bertaw : elle n’en a point reçu de Lettres. Il faut, ma chère Émilie, eſpérer qu’il ne tardera pas à revenir en Angleterre : fiez-vous à mes ſoins pour en être inſtruite.

La ſaiſon s’avance, & l’on ne ſonge pas à me faire quitter Londres, je crois même que mon Grand-papa eſt dans le deſſein de vendre Break-of-Day. C’en eſt fait, je ne le reverrai jamais, jamais ! Ô mon Émilie ! ce terme eſt bien long : je ne l’enviſage qu’en frémiſſant. J’écris ſouvent à Jenny Stanhope, ſes réponſes ſont toujours imbibées de ſes larmes. C’eſt avec moi ſeule qu’elle oſe ſe livrer au juſte ſujet de douleur qui la maîtriſe. Infortunée Jenny ! je partage bien ſincérement vos peines, que ne puis-je les alléger ! à ſon âge être ſi malheureuſe ! que je la plains ! je n’ai que trois Amies : le bonheur ne luit pour aucune ; car il vous reſte encore, ma chère, des déſirs à former : & quels tourmens n’avez-vous pas éprouvés juſqu’ici ? Jenny eſt au comble du malheur, & la charmante Lady Wambrance eſt auſſi victime de ſa ſenſibilité.