Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/244

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lorſqu’il s’agit d’une affaire importante. Les détails que tu me demandes, relativement à mes voyages, ſont au deſſus de ma portée. Je n’ai point aſſez d’eſprit pour te donner des idées ſur les uſages des différens Pays que j’ai vus. Quant aux vêtemens ils varient avec le langage ; mais c’eſt en France que le goût des modes ſemble s’être fixé : c’eſt auſſi le lieu que je préfère. Les Hommes y ſont polis, & les Femmes prévenantes. La vie retirée que nous menons ne me laiſſe guère la liberté d’approfondir aucun objet. Nous habitons une maiſon ſimple & petite : mon Maître ne quitte ſon appartement que pour aller ſe promener dans la forêt ſolitaire qui tient à la petite ville où nous ſommes fixés. Je me ſuis chargé de faire moi ſeul tout l’ouvrage ; ma propoſition lui a plu. Je ſuis bien payé de mes peines, puiſque je réuſſis à lui faire plaiſir. C’eſt un ſi bon Maître, qu’il ſeroit affreux à moi de ne pas mettre tous mes ſoins à prévenir ſes déſirs ! Nous avons des voiſins qui ſont curieux de nous connoître (la curioſité eſt de tout pays) ; je les évite, & notre ſecret reſte entre nous.

Tu dis que ta Fille me reſſemble, & que c’eſt par cette raiſon qu’elle eſt charmante.