Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/260

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même nuit je ſautai par ma fenêtre, aſſez heureuſement pour ne pas me bleſſer. Une croiſée ouverte au rez-de-chauſſée, me procura l’entrée de la maiſon. Je volai à la chambre de Liquorice ; aidé de ſon couteau & du mien, nous parvînmes à lever la ſerrure de ſa porte qui ne valoit pas grand’choſe. Je le conduiſis par le même chemin que j’avois pris. Nous traversâmes le jardin & eſcaladâmes facilement un mur qui étoit le ſeul obſtacle à notre évaſion. Je donnai à Liquorice quelques guinées, & lui recommandai de ne pas perdre de vue la maiſon de Slope. — Achète un cheval, lui dis-je, déguiſe-toi ; ſi l’on vient chercher Peggi, ſuis-la exactement, & viens enſuite à Londres me rendre compte du lieu où on l’aura dépoſée ; tu me trouveras at the Half-Moon[1], d’où je ne bougerai pas juſqu’à ton retour. Je connois l’intelligence de mon Valet, je le quittai certain qu’il rempliroit bien ſa commiſſion. Je me rendis enſuite à la Poſte, en ſix minutes une chaiſe ſe trouva prête à rouler ; je montai dedans, dix heures me ſuffirent pour me rendre à Londres.

  1. À la demi-Lune, Auberge de Londres.