garde que moi ; qui mieux qu’une Fille peut remplir des devoirs auſſi ſacrés ? Enfin elle eſt abſolument rétablie ; je vous donne les prémices de ma liberté. Le caractère de Mylord Clemency me ſemble fort étrange, & ſi j’oſois, mon Amie, je vous dirois que vous prenez à ce Jeune-homme un intérêt bien tendre : mes obſervations ne ſe bornent pas là ; je crois que l’on ne voit pas Émilie impunément, & que le Fils de votre Amie ſeroit forcé de convenir que j’ai raiſon. Ne vous fâchez pas de ce que je dis ; au reſte, ce ſont de ſimples conjectures, je puis me tromper ; mais… la ſuite découvrira ſi j’ai deviné juſte. Je vous ai promis l’hiſtoire de Lady Wambrance, vous allez l’apprendre.
De Sophie Sidney,
Épouſe de Mylord Wambrance.„ Ma Mère étoit reſtée veuve deux ans après m’avoir donné le jour. La mort de mon Père l’avoit réduite à une fortune très-médiocre, & elle n’en reſſentoit du chagrin que par rapport à moi, qu’elle aimoit infiniment. Pour me dédommager des