Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/297

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ple que lui ; un ſeul homme compoſe ſon domeſtique. S’il nous accorde aſſez de confiance pour nous faire part des raiſons de ſon ſéjour en France, je vous en inſtruirai, perſuadée que je ne commettrai pas d’indiſcrétion. N’êtes-vous pas un autre moi-même ? Je ſuppoſe, mon Amie, que, comme moi, vous prenez à cet Anglois un vif intérêt, & c’eſt, ſans doute, une folie à moi de l’imaginer. Ne connoiſſant pas le perſonnage, vous pouvez m’accuſer de prévention. Je conçois que je puiſſe en avoir l’air, mais dans l’effet, je me ſens portée d’inclination vers cet homme, & je ne me verrois pas ſans peine, privée de ſa compagnie. Toute la maiſon penſe comme moi ; Mylord même, cherche ſes entretiens, & ſemble y prendre quelques plaiſirs.

Madame Dubois eſt dans un chagrin affreux ; Alexandrine, ſa Fille aînée, eſt à l’extrémité ; ſa maladie eſt impénétrable pour la Faculté. Quelques Médecins ont dit qu’elle provenoit d’une peine cachée : cette jeune perſonne n’en convient pas ; elle ſouffre avec un courage ſurprenant ; pas une plainte ne lui échappe, c’eſt elle qui conſole ſa Mère & ſa Sœur ; ſon état eſt très-