Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/337

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lady me prend dans ſes bras. — Ma Fille, ma chère Fille, pardonne l’épreuve où j’ai mis ta ſenſibilité ; je voulois ſavoir ſi tu l’aimois ; c’eſt toi qu’il adore : quelle autre que toi eut pu le captiver ? Mes Enfans, vous ſerez unis. Mon ame ne me ſuffiroit pas pour exprimer mon bonheur ! Quel moment ! Ô ma chère Anna, il ne s’échappera jamais de ma mémoire. — Méchante, me dit enſuite Mylady, tu nous cachois ta naiſſance. — Je l’avois promis. — Cruelle, reprit Mylord, vous n’aviez donc pas pitié des maux que je ſouffrois pour vous ? — J’étois moi-même dans un état affreux. — Et qui pouvoit le cauſer ? — L’incertitude de vos ſentimens. — Fille céleſte ! vous me voyez donc avec plaiſir ? Je regardai Mylady. — Réponds, ma chère Fille, ne crains pas de le rendre heureux. L’aimes-tu ?… Je ne ſuis pas de trop, mon Enfant, cet aveu me comblera de joie. — Il m’eſt bien doux de la cauſer. — C’en eſt aſſez, ma Mère, ménageons ſa délicateſſe. Il n’avoit pas quitté mes genoux, je le contemplois avec raviſſement. Enfin revenue de ce premier délire, on m’a demandé des détails. Je n’ai pas héſité à ſatisfaire Mylady ; dans