Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/360

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malheureux ; je borne tous mes vœux à jouir du plaiſir de la contempler.

Le Chevalier Barrito s’eſt trouvé, il y a quinze jours, à un bal que donnoit M. ***, la ſociété étoit choiſie & compoſée de Femmes charmantes ; une Demoiſelle, ſurtout, lui parut mériter toute ſon attention ; il ne danſa qu’avec elle, & il prétend que Therpſicore ne danſoit pas mieux. Dans une contredanſe dont le mouvement étoit un peu vif, la jeune Perſonne fit un faux pas & ſe donna une entorſe, il la reçut dans ſes bras & la porta ſur un fauteuil. La Mère & la Sœur de la belle Danſeuſe témoignèrent une vive inquiétude de cet accident ; le Chevalier leur aſſura qu’il connoiſſoit un remède excellent, & qui hâteroit la guériſon de la malade, en ôtant les douleurs à la Demoiſelle. On fit uſage du remède ; on lui permit d’en aller ſavoir le ſuccès ; il y fut le lendemain, on l’introduiſit dans un ſuperbe appartement : Madame Dubois (c’eſt le nom de la Mère de la jeune Perſonne dont Barrito paroît fort épris) le reçut à merveille ; depuis ce jour il n’en paſſe pas un ſeul ſans y aller, & je ne ſais trop qu’augurer de ſon aſſiduité ; au reſte, je