Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/393

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XCIXme LETTRE.

Mylady Clemency,
à Miſtreſs Mountain ;
à Pretty-Lilly.


Mon bonheur eſt rétabli, ma chère Anna, mon Époux m’a rendu ſa tendreſſe ; je ne ſais à quoi je dois ce changement heureux, mais il me remplit de joie ; ma Belle-mère en témoigne le plus grand contentement. Hier au ſoir, j’étois plus affectée que jamais de l’injuſtice de Clemency ; vainement Mylady cherchoit à me conſoler, ma douleur étoit à ſon comble, les larmes les plus amères inondoient mes joues ; la porte s’ouvre, c’étoit mon Époux ; il accourt vers moi, & ſe jette à mes pieds dans l’inſtant où je lui tendois les bras. — Pardonnez, Émilie, s’écrie-t-il, en ſanglotant ; je ſuis un monſtre, mais croyez que mon repentir eſt ſincère ; j’ai oſé ſoupçonner votre vertu, dites, ô dites que vous me pardonnez ! — Je te pardonne tout, excepté de douter de ma tendreſſe : tu m’as rejetée, j’ai gémi de ton injuſtice ; tu reviens à moi, je ſuis la plus heureuſe des Femmes ; Puis-je me