Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/403

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Je n’ai qu’à me féliciter d’avoir lié mon ſort à celui de l’aimable Andrew (ma tendreſſe ne peut lui donner un nom qui lui ſoit plus agréable) : je ſuis heureuſe, Émilie, & mon bonheur eſt aſſuré ; mon Époux a peu de défauts, & je lui découvre tous les jours de nouvelles qualités ; il eſt chéri de tous ceux qui le connoiſſent, ſes actions ont toujours un bienfait pour objet : comment n’adorerois-je pas un mortel auſſi parfait ?

Je ſuis un peu incommodée par les commencemens d’une groſſeſſe qui a répandu l’alégreſſe dans nos deux maiſons ; je dis dans nos deux maiſons, parce que Mylord Stanhope nous regarde comme ſes Enfans, & que nous l’aimons comme un Père. Il a éprouvé un chagrin que nous avons tous partagé. Mylady Stanhope eſt morte, c’eſt une bien bonne Amie de moins pour moi. Mylady Wambrance a perdu ſon Époux ; la bonté de ſon cœur lui a fait donner des larmes à ſa mort, qui briſe une chaîne dont le poids l’accabloit. La voilà libre ; mais elle ne veut pas nous quitter ; c’eſt une augmentation de bonheur pour moi, car ſa ſociété eſt pleine de charmes. J’eſpère, ma chère Amie, que vous reviendrez bientôt en Angleterre ;