Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/408

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CIVme LETTRE.

Miſtreſs Goodness,
à Betsy Goodness, ſa Fille ;
à Clermont-en-Auvergne.

Graces à mes ſoins, ma chère petite, te voilà dans le chemin de la fortune ! Ton Amant eſt riche, il t’aime ; c’eſt à toi à faire le reſte. Je me flatte que tu ne m’oublieras pas, & que tu ne négligeras aucunes occaſions de m’être utile. Mon ſort n’eſt point encore aſſuré ; les douze mille livres que le Marquis de F*** m’a remis, ne peuvent pas me ſuffire pour le commerce que j’entreprends : mon Aſſociée en a mis deux fois autant ; mais tu connois aſſez la valeur des bijoux pour ſavoir qu’on ne peut en avoir beaucoup pour trente-ſix mille livres. Notre boutique eſt très-achalandée ; cependant je ne me trouve pas ſouvent les choſes qu’on demande : tâche donc, ma chère petite, de m’envoyer quelques centaines de louis. Ne perds pas de vue que plus le Marquis… aura fait pour toi, & moins il aura envie de te quitter ; tu