Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/443

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tort, moi, de m’affliger d’une perte auſſi ſenſible : La tendre Peggi lui a juré une reconnoiſſance & une amitié éternelles. — De la reconnoiſſance, a repris le Payſan, & pourquoi ? j’ai fait mon bonheur en vous rendant juſtice, vous ne me devez rien : Quant à votre amitié, elle me ſeroit infiniment précieuſe, mais quelle preuve m’en donnerez-vous ? — Toutes celles que vous exigerez. — Je n’ai pas le droit d’exiger, cependant j’oſe demander une grâce ; permettez que je vous appartienne à titre de Domeſtique, je vendrai mon bien, je céderai ma Ferme à Bartolomew, & j’irai vous ſervir, car je ne puis vivre ſans avoir mes petits Enfans, je ſerai chargé de les élever, je leur apprendrai à vous chérir. — Une grâce, dites-vous, reprit alors Edward ! ô mon Père, c’eſt nous que vous obligez ; venez avec nous, mais oubliez votre propoſition, le titre d’Ami vous convient mieux ; l’éducation de mes Enfans ſera votre ouvrage, je vous promets d’avance que mon Père ratifiera l’engagement que je prends aujourd’hui avec vous. — Mon cher Henry, ſouffrez que je vous donne encore ce nom, vous comblez mes vœux, oui, j’irai vous retrouver, mourir