Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/448

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Il ſeroit mon Fils. — Il a vingt-ſix ans. — Que diroit-on de moi ? — Que vous avez parfaitement bien fait. — Laiſſe-moi, tu es folle. — Vous le haïſſez donc ? — Je ne dis pas cela : mais ne puis-je pas lui rendre juſtice, & ne pas vouloir être ſa Femme ? — Vous allez le mettre au déſeſpoir, car il vous aime, & il eſpéroit vous fléchir. — Il m’aime !… je ne le crois pas. — Et pourquoi ? — Il ne me l’a jamais dit. — C’eſt qu’il n’a pas oſé ; ſi vous le lui permettiez, avec quel empreſſement il voleroit à vos pieds ! — Tu mets à cette affaire tant d’intérêt, que… Eh bien ! qu’il parle. À peine ce mot étoit-il prononcé, que mon Époux paroît avec ſon Ami ; ce dernier s’approche avec timidité, Mylady s’écrie : — Méchante ! vous m’avez trahie. — Je vous ſuis donc bien odieux, dit Charles, en tombant ſur ſes genoux. — Puiſque vous m’écoutiez, reprit Mylady, vous ne pouvez avoir cette idée. — Allons, ma Mère, il faut céder à l’amour ; voudriez-vous le rendre malheureux ? — Mais puis-je faire ſon bonheur ? — Oui, vous le pouvez, dit alors l’amoureux Clarck, accordez-moi votre main, & laiſſez-moi eſpérer que votre cœur ne tardera pas à la ſuivre. — J’aurois