Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/50

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Cette femme charmante eut la bonté de me promettre d’aller le lendemain chez Miſtreſs Hemlock ; une légère incommodité la retint ſix jours dans ſa chambre. Le ſeptiéme elle céda à mes inſtances & fut à la Penſion. Je n’eus pas la patience d’attendre ſon retour à la maiſon, je courus me poſter à un coin de rue peu éloignée de la demeure de Miſtreſs Hemlock, & quand ma Couſine paſſa pour s’en retourner chez elle, je fis arrêter ſon carroſſe & y montai. — Je n’ai pas grand’choſe à vous apprendre, mon Ami, on n’oſe accepter votre recherche. On craint la haine de la Mère & de la Sœur, Je n’ai pu découvrir ſi vous aviez plu, la modeſte Émilie eſt trop bien élevée pour avouer un penchant qui peut être déſapprouvé par ſes Parens ; mais comme un Amant eſt clairvoyant, dans quatre jours nous y irons enſemble : Êtes-vous content ? — Je baiſai avec tranſport la main de ma bonne Parente.

Dans deux jours donc je verrai ce que le Ciel a formé de plus parfait. Tu ris, tu te moques de mon enthouſiaſme. Sois donc indulgent pour tes Amis ; parce que tu te voues au célibat, voudrois-tu que tout le monde ſuivit ton exemple ? Donne-moi des