Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/71

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ma belle Amie, la bonté de cette excellente Femme ; elle ſe leva pour y courir ; je voulus la ſuivre : — Reſtez, ma chère Émilie, je reviens à l’inſtant. À peine eut-elle fermé la porte, que Mylord Clarck ſe mit à genoux : — Non, s’écria-t-il, je ne laiſſerai pas écouler la ſeule occaſion de vous découvrir moi-même mes ſentimens. Je vous aime, belle Emilie, & je jure de n’être jamais qu’à vous ; mais me laiſſerez-vous dans la cruelle incertitude de ſavoir ſi vous approuvez ma tendreſſe ? Un mot, un ſeul mot ſuffit : une fois prononcé, je ne connois aucun obſtacle, que mon amour & ma perſévérance ne puiſſent vaincre… Vous gardez le ſilence… Si je ſuis haï, il faudra donc mourir : — Mais, je n’ai pas dit cela ! — Achevez, aimable Miſs, de me rendre le plus heureux des hommes. Ce n’eſt pas aſſez de n’être point haï ! — Que me demandez-vous ? Que puis-je pour votre bonheur ? — M’aimer, me le dire. — Soyez donc heureux, & que la facilité de votre conquête ne vous rende ni ingrat, ni parjure. — De pareilles craintes ne doivent pas exiſter pour la charmante Émilie. Sûr de votre cœur, je braverai toutes les difficultés. Miſtreſs Hem-