Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

douceur dans le caractère, de la fierté ſans nobleſſe, pas une étincelle de ſenſibilité. Elle eſt enfin pour le corps & l’eſprit le fidelle portrait de Lady Ridge ſa mère ! Émilie, quelle différence ! tous les défauts de Fanny ſont des qualités chez ſa ſœur. Belle, douce, tendre ; c’eſt un Ange, mon cher William, comment ne pas adorer un Être ſi parfait ? Auſſi ton pauvre Ami en perd-il la tête. Mille obſtacles s’élèvent entr’elle & moi, je les franchirai tous, ou je perdrai la vie ; & qu’eſt-ce que la vie, ſans la charmante Émilie ? Tiens, ne me parle plus d’Henriette, de Babet, mets une pierre à côté d’un brillant, & dis-moi ſi ton choix ſeroit incertain. Ta Couſine même ne pourroit diſputer le prix de la beauté à ma divine Maîtreſſe. Elle l’eſt, mon Ami, ſa jolie bouche a prononcé que je lui étois cher ; j’ai preſſé dans mes mains ſes mains d’albâtre ; j’ai vu ſes joues ſe parer du vermillon de la pudeur. Avec ſa modeſtie on ne dit pas impunément à ſon Amant un je vous aime, une émotion délicieuſe s’eſt répandue ſur toute ſa perſonne. J’ai frémi de plaiſir, ce moment m’a ſemblé le premier de mon exiſtence.

Depuis que j’ai vu Émilie, mes aſſidui-