Page:Bournon - Histoire d Eugenie Bedford - t1.pdf/80

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— L’âge ne fait rien, il ſe porte bien & eſt encore frais : quant à la méchanceté, c’eſt une calomnie inventée par ſes ennemis. — Mais, ma mere, il eſt déteſté de tous ſes vaſſaux ; vous en avez été témoin. — Mais, mais, Miſſ, vos objections m’ennuyent, ma volonté doit-être une loi pour vous. J’ai promis, c’eſt à vous d’obéir.

Éliſe ſe retira déſolée. Clarice l’atendoit dans ſon appartement : rien ne la ſurprit autant que le deſlèin de ſon pere. Malgré le reſpeſt qu elle lui devoit, elle ne put s’empêcher de plaindre ſon amie, ſi elle devenoit un jour ſa belle-mere. — J’aimerois mieux mourir, s’écrioit de temps en temps Éliſe. Que je ſuis malheureuſe ! Il ſe préſente deux époux, & tous deux ſont faits pour m’inſpirer la plus forte averſion. Pardonnez, ma chere Clarice, je devrois uſer de plus de ménagement en ſongeant que l’un eſt votre pere. Par quelle fatalité veut-il être mon époux ? — Calmez-vous, mon amie, ce n’eſt pas une choie faite ; oppoſez de la fermeté, vos refus ſont raiſonnables, perſonne ne vous déſapprouvera. Éliſe ſe laiſſa perſuader par ſon amie ;